
Malgré le terrible tremblement de terre survenu en 1967, la petite commune de la vallée du Barétous n’a cessé d’avancer et de construire son avenir. Aujourd’hui, Arette séduit ses habitants et ses visiteurs par son dynamisme et le cadre de vie qu’elle offre.
Nichée en plein cœur de la la vallée du Barétous, l’histoire de ce petit village béarnais a été marquée il y a 54 ans par une terrible catastrophe naturelle. Aux prémices d’une douce soirée estivale d’août 1967, sur les coups de 23h08, les habitants subissent, impuissants, un tremblement de terre d’une magnitude exceptionnelle de 5,3 sur l’échelle de Richter. Les conséquences seront désastreuses : la localité sera détruite à 35 % et devra être rasée à 80 %. Après une longue reconstruction qui s’achèvera en 1974, Arette renaîtra de ses cendres.
Et alors qu’à d’autres endroits un tel drame aurait totalement désempli le lieu de ses habitants, à Arette, ce ne fut jamais le cas. Le dernier recensement a comptabilisé 1070 âmes. Ce maintien de la population montre qu’Arette continue toujours de pousser. Chaque jour, la commune prouve sa vitalité. Son ouverture au monde, c’est sa vraie « marque de fabrique ». « Toutes la chaîne pyrénéenne est concernée par le phénomène migratoire vers le Nouveau Monde, mais à Arette nous le vivons comme une vraie chance », explique Pierre Casabonne, maire de la commune depuis 2001. En effet, nombre d’arettois et arettoises ont quitté la vallée tout d’abord vers l’Amérique latine, avant une autre période migratoire en direction de la Californie. La Maison du Barétous, haut lieu de visite du village, retrace d’ailleurs parfaitement bien cet exode.
Belle sur et sous terre
En son sein, on y trouvera effectivement tout ce qui fait la force de ce village de 9200 hectares qui s’étend sur 25 km… jusqu’à la station de sports d’hiver de La Pierre-Saint-Martin. Si Arette reste éperdument ouverte vers « l’autre », l’une de ses « ouvertures » mérite également toute l’attention. Ses entrailles regorgent en effet de sites majestueux. D’ailleurs, sa réputation en termes de spéléologie est mondiale grâce au lapiaz, grand plateau calcaire avec pas moins de 420 kilomètres de galeries souterraines répertoriées. Le bijou étant la salle de al Verna, véritable trésor de la nature.
Arette est donc belle sur et sous terre. Un village où la modernité et l’innovation cohabitent en parfaite osmose avec son histoire ancienne. C’est ainsi qu’on y trouve un espace de coworking… Côté historique, Arette est bien sûr liée aux Mousquetaires, chers à Alexandre Dumas. Mais il y a encore plus fort : en effet, c’est dans cette commune du Béarn que survit le plus vieux traité de paix européen toujours en vigueur et célébré tous les 13 juillet : la Junte de Roncal.
Arette c’est aussi de verdoyantes prairies et des forêts lui ont valu le label station verte en 2016. Sur ces estives sont notamment fabriqués les fromages de brebis multiples champions du monde de Jean-Marc Salies-Salet. Le monde agricole d’Arette est très dynamique, avec pas moins de 40 exploitations.
Le bien-être pour tous
Entre la richesse de son offre commerciale (Alimentation, boucherie, boulangerie…), sa vie associative intense et l’étendue de ses services aux personnes, la commune du Barétous offre un cadre de vie à la fois reposant , épanouissant mais aussi rassurant. Car ici, point n’est question de désert médical, avec 3 médecins généralistes mais aussi plusieurs kinésithérapeutes, un ostéopathe et plusieurs infirmières.
Arette est bien évidemment sportive. Outre la station de ski, le judo, la pelote, la badminton et la gymnastique ne sont pas oubliés. Pas plus que l cyclisme… Témoin cette affiche hommage à tous les champions béarnais de la petite reine qui orne un bâtiment communal. Et azussi une arrivée mythique du tour de France en 2015 au sommet du col de La Pierre-Saint-Martin.
La jeunesse est bien présente à Arette, avec son collège de 120 élèves et son école primaire de 70 enfants. Son « ouverture », Arette la pousse jusque dans cette volonté d’offrir du bien vivre à tous au travers d’un projet à venir qui tient particulièrement à cœur de son premier édile : le projet porté par Thibault Lassalle, Raphaël Courty et Coralie Torralba. En effet, l’ancien collège devrait être remplacé par une structure liée au bien-être de tous, avec piscine, jacuzzi, hébergement, salle de musculation, etc.
Un lieu qui sera parfaitement accessible aux personnes handicapées. « Ce projet permettra la mixité des publics, abattant ainsi toutes les barrières. C’est vraiment une réalisation qui me tient à cœur », conclut Pierre Casabonne, comme une dernière preuve qu’Arette rime définitivement avec « ouverte ».
Fabrice Borowczyk – Le Sillon – Vendredi 11 juin 2021