Un moulin qui mérite le détour

Au terme d’une parfaite restauration, le moulin tourne à nouveau et la farine coule… ….

Au pied de la colline boisée du Calvaire, le ruisseau baptisé « Le Virgou » poursuit son agréable traversée du village en alimentant le moulin communal, dont une façade aux volumineux galets cache les précieux mécanismes. Bordé d’une aire de pique-nique verdoyante, ce site discret attire les touristes friands de ruralité, les visiteurs sensibilisés à l’eau comme source d’énergie, les enfants des écoles ou les résidents de la Base Aventure PEP toute proche.

Objet de soins attentifs de la part de Chantal Bigué, employée municipale en charge du fleurissement du village, secondée par l’élue Marie-Hélène Tillous, il constitue l’un des éléments essentiels du patrimoine arettois.

Ce moulin apparaît pour la première fois en 1385 dans le fouage de Fébus sous le nom de « molii d’Arrègle ». Au XVe siècle, la maison Pée, qui jouxte désormais l’édifice, lui donne son nom. Après 1856, propriétaires et meuniers se succèdent et, en 1949, Jean-Pierre Laude-Bousquet l’achète quasiment hors d’usage. Le 1er septembre 2000, soucieux de l’essor touristique et de la préservation du patrimoine, le conseil municipal présidé par Joseph Arrègle décide d’acheter le moulin afin de le réhabiliter.

« Ce bâtiment rural typique nécessitait une restauration conséquente tant pour sa conservation que pour la sécurité des visiteurs », se souvient l’ancien maire d’Arette. Les importants travaux de rénovation ont bien sûr gommé la patine du temps mais méthodes de travail et matériaux ont respecté consciencieusement le savoir-faire élaboré au fil des siècles. Ce chantier à l’ancienne a bénéficié de la générosité de quelques Arettois : Robert Bergerot et Jean-François Tristan pour des pierres de taille, Calixte Bernadicou, Jacques Hum et Barats (d’Issor) pour des roues à godets. Une équipe motivée de l’association Patrimoine en Barétous a apporté la dernière touche par un rustique lambrissage intérieur.

« Ce bâtiment désormais restauré n’aurait pas retrouvé son âme sans l’engagement de Michel Castagné, véritable maître de la machinerie », souligne Joseph Arrègle. Son employeur, Gilbert Etcheverry, directeur du centre PEP, l’a détaché pour un temps dans cette entreprise. Il a adapté au vieux moulin divers mécanismes prélevés sur celui de chez Loustalot, complètement hors d’usage.

Au terme d’une parfaite restauration, le moulin tourne à nouveau et la farine coule… Le regretté Pierre Biu a monté une petite exposition pédagogique autour de cet heureux constat. Sur les 49 moulins construits au fil des siècles à Arette, seuls animent aujourd’hui bras, vannes ou crapaudines le moulin Arrègle-Pée de 1385 et son jeune confrère Pouey-Lagayette-Sansot de 1630. Tous deux attendent, les pieds dans l’eau du Virgou, ces visites qu’ils méritent amplement.