Centenaire de la guerre 1914-1918

Comme toutes les communes de France, Arette a été marqué au plus profond de sa chair par la tragédie de la première guerre mondiale. Au-delà d’un bilan humain effroyable, ce conflit interminable fut aussi celui d’un traumatisme qui survécut bien après la disparition de l’ensemble des protagonistes. Cent ans après, la commune d’Arette a entrepris un important travail de mémoire associant les élèves de l’école primaire et les anciens combattants de la FNACA. Grâce aux recherches historiques de Jean-Luc Casteig, mais aussi du Comité du Souvenir Français d’Oloron Sainte Marie qui a réalisé un travail remarquable avec les élèves du collège des Cordeliers, c’est le parcours des 81 Arettois dont le nom figure sur le monument aux morts qui est désormais accessible à tous. Ces quelques notes sur chacun d’eux, sont là pour esquisser le destin d’hommes simples, au sens noble du terme. Des hommes dans lesquels même un siècle plus tard nous pourrions tous nous reconnaitre.

1914

Le premier Arettois tué lors de la guerre de 14-18 est un jeune de 20 ans et 11 mois, Jacques Casaurang, soldat de 2ème classe appartenant au 3ème régiment d’infanterie coloniale. Né le 25 septembre 1893 dans la maison Règle, aujourd’hui Lacazette, c’était le fils de Philippe Casaurang, agriculteur, et d’Engrâce Carrère. Incorporé le 23 septembre 1913, Jacques Casaurang fut tué, le samedi 22 août 1914 lors de la terrible bataille de Rossignol en Belgique, au cours d’une journée qui fit 27 000 victimes dans les rangs de l’armée française. Jacques Casaurang se verra attribuer à titre posthume pour sa bravoure, la médaille militaire et la croix de guerre 1914-1918 avec étoile de bronze par le ministre de la guerre Louis Barthou.

Le lendemain, dimanche 23 août, deux autres Arettois vont perdre la vie, toujours en Belgique, durant ce que l’on va appeler plus tard la guerre des frontières. C’est tout d’abord Jacques Libarle soldat du 49ème régiment d’infanterie âgé de 22 ans qui est porté disparu lors des combats près de Gozée. Né le 29 avril 1892 dans la maison Handu du quartier Bourdès, fils de Pierre Libarle, cultivateur, et de Marie Madeleine Laborde de Baig, il avait été incorporé le 9 octobre 1913. Déclaré mort pour la France seulement le 3 mai 1922 par le Tribunal d’Oloron, on comprend pourquoi il y a une erreur sur la date de sa mort sur notre monument aux morts où il est inscrit en 1917. Le même jour décède des suites de ses blessures, Prosper Laborde, caporal du 18ème régiment d’infanterie à peine âgé de 19 ans et 11 mois. Né le 29 septembre 1894 à Arette, fils de Grat Laborde, agriculteur, et de Marie Bernadicou, nous savons qu’il s’était engagé pour 3 ans le 12 septembre 1912 et qu’il avait été incorporé le 17 décembre 1912 à Pau. Porté lui aussi disparu près de Gozée en Belgique, son décès ne fut officiellement reconnu que le 20 novembre 1920 par le Tribunal d’Oloron. Cela explique sans doute l’erreur de la date inscrite sur notre monument aux morts où il figure en 1915. Comme Jacques Casaurang, Prosper Laborde recevra à titre posthume la médaille militaire et la croix de guerre avec étoile de bronze. Voici le texte de sa citation : « Bon caporal. Blessé grièvement à l’ennemi. Mort des suites de ses blessures en août 1914 »

La 4ème victime de l’année 1914, inscrite sur notre monument aux morts, est Louis Boursain, né à Soings, village de 1 500 habitants en Sologne. Marié le 23 avril 1908 à l’Arettoise Martine Candalot, c’est la première victime de la bataille de la Marne qui marque le sursaut de l’armée française après des jours de repli. Né le 16 juillet 1883 de François Boursain, journalier, et d’Antoinette Savoye, femme de ménage, soldat de 2ème classe appartenant au 12ème régiment d’infanterie coloniale, Louis Boursain est tué à Ecriennes dans la Marne, le dimanche 6 septembre 1914. Comme beaucoup d’autres ce n’est que le 23 juillet 1920 que le Tribunal de la Seine reconnaîtra son décès soit presque 6 ans plus tard.

La 5ème victime Arettoise de ce début du conflit est Jean Pierre Lahourcade dit Cousturé, soldat de 2ème classe du 49 ème régiment d’infanterie. Né le 6 janvier 1892, c’était le fils de Jacques Lahourcade, cultivateur au quartier Bihoueyt, et de Catherine Casaux Lagarde. Incorporé le 27 novembre 1913, Jean Pierre Lahourcade décèdera de ses blessures le 15 septembre 1914 à Craonne dans le département de l’Aisne. Jean Pierre Lahourcade recevra à titre posthume la médaille militaire et la croix de guerre avec étoile de bronze sur décision de Louis Barthou, ministre de la guerre avec la citation suivante : « Soldat courageux et dévoué. Tombé pour la France le 15 septembre 1914 à Craonne en faisant vaillamment son devoir ».

Le jeudi 17 septembre 1914, deux Arettois du 18ème régiment d’infanterie allaient perdre la vie à quelques kilomètres l’un de l’autre, au sud de la Marne. Tout d’abord Paul Ayesten dit Giroune, dont nous savons qu’il était né le 3 septembre 1893 fils d’Isidore Ayesten et d’Anne-Marie Ambille et qu’il avait été incorporé à Pau le 27 novembre 1913. Paul Ayesten fut tué à l’ennemi, selon l’expression utilisée à l’époque pour dire mort au combat, à Esternay le 17 septembre 1914. Le même jour, tombait Thomas Marpoué, né le 25 juillet 1888 à Arette, fils de Jean Pierre Marpoué, cultivateur et de Marie Casaux. Incorporé le 8 octobre 1909, Thomas Marpoué avait fait deux années de service militaire au sein du 18ème régiment d’infanterie de Pau avant d’être libéré de ses obligations militaires le 24 septembre 1911. Rappelé lors de la mobilisation générale du 2 août 1914, il fut tué à la Ville au Bois lors de combats particulièrement meurtriers. Ce n’est que le 16 juin 1920 que sa mort fut officiellement reconnue par un jugement du tribunal de Bordeaux.

La 8ème victime inscrite sur notre monument est considérée comme Arettois par son mariage avec la fille du maire de l’époque Bernard Trébucq. Jean Escoubès, puisque c’est de lui qu’il s’agit, était né à Oloron Sainte Marie, le 20 avril 1884, fils de Barthélémy Escoubès, greffier au Tribunal de commerce d’Oloron et de Marie Louise Moras. Il s’était marié le 25 avril 1911 à Arette avec Henriette Trébucq, en présence de nombreux militaires. En effet, engagé à 19 ans, Jean Escoubès était devenu lieutenant le 1er octobre 1912 et avait rejoint le 12ème régiment d’infanterie le 24 novembre 1913. C’est à Oulches dans la Marne que Jean Escoubès trouva la mort lors des combats du 22 septembre 1914.

C’est à l’hôpital de Limoges que la 9ème victime Arettoise de ce début de la première guerre mondiale, trouvera la mort le 26 septembre 1914 suite à une infection généralisée consécutive à ses blessures de guerre. Né le 22 février 1893 à Arette, Pierre Salies était le fils d’Henri Salies, agriculteur, et d’Ursule Cassou. Il avait été incorporé le 26 novembre 1913 au 12ème régiment d’infanterie et avait été promu caporal le 5 août 1914 en même temps qu’il était nommé infirmier. Pierre Salies n’aura pas longtemps porté secours à ses camarades puisqu’il fut mortellement atteint en septembre,comme l’avaient été quelques jours avant lui les Arettois Boursain et Escoubès qui appartenaient au même régiment que lui.

La 10ème victime de l’année 1914 a presque 30 ans lorsqu’elle décède le 28 septembre 1914. Il s’agit de Saturnin Héguilus, conducteur au 14ème régiment d’artillerie. Né le 13 octobre 1885 à Arette, fils de Jean Héguilus, agriculteur et de Catherine Meybille, Saturnin Héguilus avait effectué une année de service militaire du 7 octobre 1906 au 20 septembre 1907 dans le 24ème régiment d’artillerie. Rappelé le 3 août 1914, Saturnin Héguilus sera tué le 28 septembre lors des combats de Beaumont en Meurthe et Moselle, entre Toul et Nancy. La 11ème victime, Michel Osiniri, est lui aussi quelqu’un de la territoriale, c’est-à-dire un réserviste expérimenté lorsqu’il décède à 28 ans. Fils de Pierre Osiniri, sandalier et de Anne Alhouet, Michel Osiniri était né le 25 décembre 1886 à Arette. Nous savons qu’après avoir effectué son service militaire d’octobre 1907 à décembre 1908, il s’était engagé en juin 1909 pour 2 années puis rengagé jusqu’en octobre 1912 où il fut versé dans l’armée de réserve. Facteur à Larceveau à partir du 20 janvier 1913, Pierre Osiniri fut rappelé au moment de la mobilisation générale avec le grade de Caporal au sein du 18ème régiment d’infanterie. Comme beaucoup de Béarnais il fut tué à Oulches près de Craonne le 2 octobre 1914.

Le 12 octobre 1914 est sans aucun doute la journée la plus dramatique de la grande guerre pour notre commune. Ce jour là en effet, deux frères Jean Pierre et Jacques Jouandet, appartenant tous les deux au 218ème régiment d’infanterie vont mourir à Oulches. Fils de Jean Jouandet dit Bourrouilh, journalier, et de Jeanne Carrère Bordehore, l’aîné Jean Pierre était né le 9 avril 1880 et avait effectué son service militaire dans le 23ème régiment des chasseurs à pied de novembre 1901 à septembre 1904. Le cadet Jacques était né le 7 décembre 1882 et avait effectué son service militaire d’octobre 1905 à septembre 1906 au 18ème régiment d’infanterie de Pau. Porté disparu lors des combats de ce 12 octobre 1914, Jacques ne fut reconnu mort pour la France qu’en juillet 1920. Quant à son frère Jean Pierre, il reçut à titre posthume la médaille militaire et la croix de guerre avec étoile de bronze de Louis Barthou, ministre de la guerre, avec la citation suivante : « Soldat brave et dévoué. Mort glorieusement pour la France le 12 octobre 1914 à Oulches ».

La 14ème victime est un militaire de carrière marié à une Arettoise au tout début de la guerre très exactement le mercredi 5 août 1914. Il s’agit de François Labadie né le 23 janvier 1883 à Bayonne sous lieutenant au 41ème régiment d’infanterie coloniale qui épousa ce jour là à Ivry sur Seine, près de Paris, Anna Dolier. Fils d’Anicet Labadie, gendarme à pied, et de Catherine Castagné, originaire d’Arette, François Labadie s’était engagé pour 4 ans le 13 mars 1901 à peine âgé de 18 ans. Après de nombreuses campagnes en Cochinchine, au Congo à Tombouctou et après avoir rempilé et gravi les différents échelons de sous officier, c’est en tant que sous lieutenant que François Labadie trouvera la mort des suites de ses blessures dans la Somme, le 19 décembre 1914. Voici la citation dont il fut l’objet le 6 janvier 1915 : « Parti sur le front dès les premeirs jours de la mobilisation a fait preuve en toutes circonstances des plus belles qualités militaires et de la plus grande intrépidité. S’est signalé tout particulièrement aux combats des 27 et 28 septembre devant Minaucourt. En dernier lieu appelé à commander un détachement de coloniaux chargé d’entraîner nos troupes à l’assaut des lignes ennemies a accompli sa mission et est tombé mortellement, frappé devant Orvillier la Boiselle en donnant à sa troupe l’exemple du plus grand courage »
La 15ème et dernière victime de l’année 1914 est un basque né à Hosta près d’Iholdy, le 23 octobre 1885. Il s’agit de Gratien Ruspil comptable, fils de Pierre Ruspil, menuisier et le Jeanne Lucu. Gratien Ruspil avait épousé le 16 septembre 1913 l’Arettoise Anna Ambille, dactylographe des postes à Pau. Sergent de réserve, après avoir effectué son service militaire du 8 octobre 1906 au 25 septembre 1908 au 3ème régiment d’infanterie coloniale de Rochefort, Gratien Ruspil fut rappelé lors de la mobilisation générale au sein du 19ème régiment d’infanterie. Porté disparu lors des combats de Minaucourt dans la Marne, le 20 décembre 1914, son décès ne fut officiellement reconnue que le 10 juin 1920 par le Tribunal de Pau.

1915

Le premier mort de notre commune de l’année 1915 est un jeune de 21 ans.
Il s’agit de Jean Noël Casabonne, né le 13 février 1894 au quartier Bugala. Fils de Pierre Casabonne et de Geneviève Superville. Il était agriculteur et était destiné à reprendre la ferme de ses parents.
Soldat de 2ème classe du 160ème régiment d’Infanterie de Toul, il avait été incorporé en septembre 1914. 6 mois plus tard son nom figurait parmi les 16 soldats de sa compagnie tués dans un bombardement. C’était le 27 mars 1915 à Zonnebeke, commune belge dont la famille de Jacques Brel est originaire.

Le deuxième mort s’appelait Armand Ferry.
Né le 17 mai 1884 à la Petite Raon, commune des Vosges, nous ignorons pourquoi son nom figure sur notre monument aux morts et quel lien il avait avec notre commune.
Tué le 9 mai 1915 à Notre Dame de Lorette dans le Pas de Calais, il était âgé de 31 ans le jour de sa mort et était soldat de 1ère classe au 1er bataillon de chasseurs à pied.

Le troisième mort s’appelait Jean-Pierre Prétou.
Né le 23 août 1876 au quartier Bourdès, c’était le fils de Jacques Prétou et de Marcelline Casau.
Il était soldat de 1ere classe au 143ème régiment territorial d’infanterie. Les régiments territoriaux étaient composés d’hommes ayant entre 34 et 48 ans qui étaient considérés comme trop âgés pour être dans les 1ères lignes. Très vite pour compenser les très lourdes pertes des 1ers combats, ceux qu’on surnommait « les pépères » montèrent régulièrement sur les zones de combat.
C’est le 16 mai 1915 à Calonne dans le Pas de Calais que Jean-Pierre Prétou décéda des suites de ses blessures, il avait 39 ans.

Le quatrième mort était né à Lacommande, près de Lasseube, le 21 février 1887.
Fils de Jean Pucheu et de Marie Jolibert. Jean Eugène Pucheu était charron de son métier et était domicilié chez Biscay. Marié le 24 novembre 1911 à Marie Louise Barateigt, jeune couturière née à Aramits, Jean Eugène Pucheu fut rappelé au moment de la mobilisation comme canonnier conducteur au 24ème régiment d’artillerie de campagne de Tarbes.
Décédé le 23 juin 1915 à l’âge de 28 ans à Châtillon sur Marne des suites de la fièvre typhoïde contractée en service, Jean Eugène Pucheu laissa non seulement une veuve mais aussi deux orphelins Pierre âgé de 3 ans et Jean de 14 mois.

Le cinquième mort s’appelait Jean Baptiste Bourdet Oron.
Né le 14 avril 1877, c’était le fils de Joseph Bourdet Oron et d’Anne Coudures.
Résidant à Villaneva de la Caňada près de Madrid, il était boulanger et était âgé de 38 ans au moment de son décès. Résidant à l’étranger et relativement âgé au moment du déclenchement de la guerre, Jean Baptiste Bourdet Oron aurait pu rester en Espagne lors de la mobilisation générale. Fervent patriote, il revint en France et rentra au 279ème régiment d’Infanterie de Nancy en tant que 2ème classe. Blessé le 26 juin 1915 d’une fracture du crâne par balle il décéda le lendemain à Quatre-Vents dans le Pas de Calais.

Le sixième mort était né le 30 janvier 1895 à Esquiule, de père inconnu et d’Elisabeth Chabanne, jeune maman de 17 ans qui se maria 3 ans plus tard avec Joseph Handu.
François Chabanne, puisque c’est de lui qu’il s’agit, aura eu un destin particulièrement tragique bien que glorieux. Soldat de 2ème classe au 7ème régiment d’Infanterie Coloniale de Rochefort, il faisait parti de la désastreuse expédition qui débarqua dans le détroit des Dardanelles en février 1915. Encerclés par les troupes turques à Seddul Bahr, François Chabanne fait partie des 20 000 soldats français qui tombèrent là bas.
Il décéda le 29 juin 1915 des suites d’une plaie pénétrante du crâne par projectile. Agé seulement de 20 ans reçu à titre posthume la médaille militaire et la croix de guerre avec étoile de bronze.

Albert Biscay né le 10 août 1876 à Paris est le septième mort de l’année 1915.
C’était le fils d’Eugène Biscay et de Marie Louise Claverie qui étaient tous les deux concierges dans la capitale. Sans doute lié à notre commune par ses grands parents Albert Biscay s’était marié en 1900. Nous ignorons s’il avait eu des enfants. En revanche, nous savons qu’il rejoignit le 42ème bataillon de chasseurs à pied lors de la mobilisation.
Soldat de 2ème classe, il fut tué à l’ennemi le 14 octobre 1915 à la Folie-La-Tagette, commune du Pas de Calais, devenue tristement célèbre depuis les désastreuses offensives françaises de l’Artois de 1915. Il avait 39 ans.

La huitième victime était née le 26 février 1895 à Arette.
Fils de Jean Louis Hourcatte et de Saintine Camou, Pierre Hourcatte était agriculteur.
Soldat de 2ème classe au 60ème régiment d’Infanterie de Besançon, il décéda des suites de ses blessures dans l’hôpital temporaire n° 18 dit Corbineau à Châlons sur Marne. Bien qu’âgé de seulement 20 ans, Pierre Hourcatte reçu à titre posthume la croix de guerre 1914-1918 avec étoile de bronze et la médaille militaire avec la citation suivante « soldat courageux et dévoué, blessé grièvement à son poste de combat.
Mort des suites de ses blessures le 31 octobre 1915 ».

La neuvième victime s’appelait Jean Louis Bayé.
Né le 31 juillet 1886 à Arette s’était le fils d’Engrâce Bayé native de Borce et d’un père inconnu. Résidant à Escou, où il était agriculteur, Jean Louis Bayé avait effectué, avant la guerre, deux campagnes en Algérie en 1907 et entre 1908 et 1909 comme soldat au 11ème bataillon d’artillerie à pied. Au total durant son service militaire ce ne sont pas moins de 20 mois qu’il aura passé en Afrique du Nord. Rappelé au 35ème régiment d’Infanterie Coloniale de Cherbourg, Jean Louis Bayé fut tué le 30 septembre 1915 à Le Mesnil les Hurlus, village de la Marne qui fut rayé de la carte par la violence des combats qui s’y déroulèrent durant l’automne 1915. Il avant 29 ans.

Le dixième et dernier mort de l’année 1915 de notre commune s’appelait Jean Louis Claverie.
Fils de François Claverie et de Jeanne Carrère Arrègle, il était agriculteur.
Incorporé le 7 octobre 1909 comme cavalier de 2ème classe, il avait été réformé 10 jours plus tard pour une hernie gastrique. Cela n’empêcha pas son rappel le 31 décembre 1914. Incorporé au 7ème régiment d’Infanterie Coloniale de Rochefort, Jean Louis Claverie, 2ème classe, fut tué à l’ennemi à Verzy dans la Marne, le 3 novembre 1915. Il avait 28 ans.

1916

Le premier mort d’Arette de l’année 1916 est le soldat de 2ème classe, Pierre HARISTOUY.

Fils de Pierre Haristouy, tailleur de pierres et de Jeanne Camou-Hondevillou , Pierre Haristouy né le 26 novembre 1893 était maçon de profession.
Incorporé le jour de ses 20 ans dans le 12ème régiment d’infanterie, Pierre Haristouy passera ensuite par le 83ème R.I puis par le 59ème RI dont la devise béarnaise « Touches y si tu oses » ne l’empêchera pas de trouver la mort, le 21 janvier 1916, des suites de ses blessures dans l’hôpital militaire de Doublens situé dans la Somme. Pierre Haristouy avait 23 ans.

La 2ème victime de l’année 1916 est Pierre TALOU dit MOULIA, né le 11 juin 1891. C’était le fils de Jean Talou dit Moulia, laboureur et de Marie Louise Casabonne.

Souffrant d’une atrophie de la cuisse droite et ayant les pieds plats, le conseil de révision ramena son service militaire à douze mois pour faiblesse.
Incorporé le 9 octobre 1913 dans le 12ème régiment d’infanterie, Pierre Talou dit Moulia fut démobilisé un an plus tard bien que la guerre ait commencé deux mois plus tôt.
Reclassé service armé par une commission spéciale il rejoint le 418ème Régiment d’Infanterie le 9 avril 1915. Renvoyé dans ses foyers le 23 septembre 1915 pour des problèmes respiratoires, Pierre Talou dit Moulia mourût chez lui le 3 février 1916 d’une tuberculose pulmonaire. Il était âgé de 25 ans.
Sur le registre des décès ne figure pas la mention mort pour la France ce qui n’empêchera pas cependant que son nom soit gravé sur notre monument aux morts.

La 3ème victime de l’année 1916 se nomme Jean Baptiste SALANOBE.
Né le 5 novembre 1883 à Arette, fils de Jean Salanobe, tailleur de pierres et de Rosalie Mondine, Jean Baptiste SALANOBE était boulanger à Bordeaux lorsqu’il fut rappelé sous les drapeaux à l’occasion de la mobilisation générale. Auparavant, il avait effectué son service militaire en 1904 au sein du 1er bataillon d’infanterie légère d’Afrique et avait effectué à cette occasion une campagne en Algérie.
Incorporé dans le 1er régiment mixte des zouaves et des tirailleurs dès le début de la guerre, Jean Baptiste Salanobe est le premier Arettois à mourir à Verdun. Tombé aux mains des allemands, le 25 février 1916, le fort de Douaumont qui est la plus imposante des fortifications du secteur de Verdun, fit l’objet d’une tentative de reprise par les français dès le lendemain. Le résultat fut désastreux avec côté tricolore 190 morts, 158 disparus et 976 blessés pour la seule journée du 26 février.
Parmi ces victimes figure Jean Baptiste Salanobe alors âgé de 33 ans. S’étant marié à Bordeaux avec Jeanne Hayet le 24 Avril 1907 il laissa une veuve sans que l’on sache s’ils eurent des enfants.

La 4ème victime est Pierre PEHAU.
Bien que né à Bérenx, près de Salies de Béarn, le 16 février 1880, Pierre Péhau est lié à notre commune par son mariage le 23 novembre 1909 avec l’Arettoise Anna Baringou, femme de chambre de son état.
Après avoir effectué son service militaire durant 27 mois, Pierre Péhau fut réformé en raison d’une pleurésie chronique. Il revint dès lors sur son exploitation à Ramous près d’Orthez où il exerçait la profession de cultivateur.
Rappelé en décembre 1914 au sein du 42ème Régiment d’infanterie, cela ne l’empêcha pas d’être nommé caporal le 1er août 1915 puis sergent le 21 novembre de la même année. Tué à l’ennemi le 27 février 1916 devant le fort de Vaux, haut lieu de la bataille de Verdun, Pierre Péhau était âgé de 36 ans.

Né le 11 avril 1879 à Arette, fils de Pierre Bellocq, laboureur et de Catherine Lacoume, Jacques BELLOCQ est la 5ème victime de notre commune pour l’année 1916.
Après avoir effectué deux ans de service militaire, il fut rappelé lors de la mobilisation générale au sein du 279ème Régiment d’infanterie de Nancy.
Tombé sous les balles allemandes le 2 mars 1916 sur le champ de bataille de Fleury Douaumont, Jacques Bellocq est depuis inhumé à Verdun.
Marié le 14 janvier 1913 à Marie Bergez un secours de 150 francs fut versé à son épouse le 27 juin 1916 pour qu’elle élève leur fille Marie-Louise née en 1913.
Jacques Bellocq avait 37 ans lors de son décès et était cultivateur.

Né le 8 décembre 1888 à Arette, fils de Pierre Lonné laboureur et de Rosalie Chaldu, Jacques LONNE est le 6ème mort de l’année 1916.
Incorporé le 5 octobre 1910 au sein du 12ème Régiment d’Infanterie de Tarbes, il est nommé tambour, le 30 septembre 1911 puis soldat de 1er classe le 11 octobre 1911. Blessé au combat le 6 avril 1916 à Beauséjour dans la Marne il décède d’une plaie pénétrante de l’abdomen ayant entraîné une perforation intestinale et une lésion du foie. Jacques Lonné était âgé de 28 ans lorsqu’il fut inhumé dans la nécropole nationale de St Jean sur Tourne.

Né le 14 juin 1880 à Arette, fils de Jean-Louis Larricq et de Cécile Laborde, François LARRICQ est la 7ème victime de l’année 1916.
Bien qu’ayant été exempté de service militaire, François Larricq fut mobilisé en 1915 dans le 287ème Régiment d’infanterie de Saint Quentin.
Quelques mois plus tard il était porté disparu, le 14 avril 1916, au Mort Homme, lieu de sinistre mémoire pour tous ceux qui participèrent à la bataille de Verdun.
Déclenchée par les allemands le 21 février 1916, cette offensive massive avait pour objectif de saigner à blanc l’armée française.
Sur un front de 20 kms de long et une profondeur de 4 kms ce sont 2 millions d’obus qui s’abattirent sur les positions françaises durant les deux premiers jours de la bataille soit un obus toutes les 3 secondes. Durant 10 mois les positions francaises reçurent au total 30 millions d’obus soit 6 obus par mètre carré.
Le 19 décembre 1916 lorsque prit fin cet horrible carnage le bilan fut désastreux. 146 000 morts et 216 000 blessés côté français 140 000 morts et 196 000 blessés côté allemand. Parmi toutes ces victimes l’Arettois François Larricq avait 36 ans. Il s’était marié à Paris le 16 juillet 1910 avec Marie Jeanne Moulia. On ignore s’ils eurent des enfants.

La 8ème victime de l’année 1916 s’appelle Firmin OSINIRI.

Né le 28 mars 1889, c’était l’un des trois fils de Pierre Osiniri, ouvrier sandalier d’origine espagnole et d’Anne Allué. Ce malheureux couple avait déjà perdu leur fils aîné Michel en 1914 à Oulches près de Craonne..
Exempté de service militaire par le conseil de révision de 1910, Firmin Osiniri vit à Arette lorsqu’éclate la guerre. Il est alors employé comptable.
Le 21 août 1914, Firmin Osiniri contracte à la mairie de Pau un engagement volontaire pour la durée de la guerre. Il rejoint alors le 34ème Régiment d’Infanterie avant d’être muté dans le 35ème régiment d’infanterie de Belfort. Blessé le 26 septembre 1915 par un éclat d’obus reçu à Souain, il est de nouveau touché le 25 février 1916 à Verdun. A peine remis de ses multiples contusions il repart au combat et trouve, à 27 ans, la mort le 7 mai 1916 à Haudremont dans la Marne.
Il reçoit à titre posthume la citation suivante : « Agent de liaison dévoué et très courageux ayant un mépris absolu du danger. A disparu au cours d’un violent bombardement en portant un ordre ».
Le 30 mai 1921, cinq ans après sa mort, Firmin Osiniri fut décoré à titre posthume de la croix de guerre et de la médaille militaire.

Né le 3 Avril 1887 à Arette fils de Jean Talou dit Moulia et de Marie Louise Casabonne, Noël Talou dit Moulia est la 9 ème victime de l’année 1916.
Noël Talou dit Moulia est incorporé le 8 octobre 1908 et accomplit ses deux ans de service militaire dans le 23ème régiment d’infanterie. Démobilisé, il rejoint la ferme familiale du col de Lie où il exerce la profession de cultivateur. Rappelé dès le déclenchement des hostilités, il est affecté au 34ème Régiment d’Infanterie de Mont de Marsan et, à ce titre, participe activement à la bataille de Verdun. C’est là que Noël Talou dit Moulia est tué à l’ennemi le 23 mai 1916 devant le fort de Douaumont. Il est le deuxième des fils Talou Moulia à perdre la vie durant l’année 1916 , trois mois seulement après la disparition de son frère Pierre. Noël Talou dit Moulia avait 29 ans. Sa mère reçut un secours de 150 francs, piètre consolation pour une maman ayant perdu deux de ses trois fils lors de la grande guerre.

Dixième victime de l’année 1916, Mathieu LACOURT est lié à Arette par ses parents qui y sont nés. Son père Jean Pierre est un enfant naturel qui est devenu gendarme à pied et qui à ce titre va au gré des mutations parcourir la France.

Il a épousé Victoire Pée le 13 février 1894 et c’est à Sornac en Corrèze qui naît le 12 septembre 1896 Mathieu LACOURT.
Viendront ensuite Pierre né à Arette, Anna-Marie et Marie toues deux nées à Navarrenx. Mathieu Lacourt comme son jeune frère Pierre se portent volontaires pour s’engager dans l’armée quand éclate la guerre. L’un a 18 ans l’autre 17 ans. L’âge de la majorité civile est alors de 21 ans en France et compte tenu des besoins après les lourdes pertes du début de la guerre la législation va évoluer tout au long du conflit.
En 1914 on est mobilisable à 20 ans, en 1915 à 19 ans et en 1917 à 18 ans.
Engagé volontaire pour 5 ans le 10 septembre 1914, Mathieu Lacourt rejoint le 15ème régiment des dragons le 12 septembre.
Nommé brigadier le 29 juin 1915, il est versé dans le 49ème régiment d’infanterie le 30 décembre 1915 et est promu caporal le même jour. Mathieu Lacourt est porté disparu le 24 mai 1916 devant le fort de Douaumont lors d’une nouvelle tentative de reprise par les troupes françaises. Il avait 20 ans.

Tué le même jour que Mathieu Lacourt, Jean Pierre LAPUYADE est né le 18 juillet 1884 à Arette. Fils de Henri Lapuyade berger et de Catherine Libarle, Jean Pierre Lapuyade s’acquitte de ses obligations militaires en effectuant une campagne en Algérie avec le 2ème régiment des zouaves du 20 octobre 1905 au 30 septembre 1907. Peut être y côtoya-t-il l‘Arettois Jean Baptiste Salanobe, lui aussi présent en Algérie du 14 novembre 1905 au 18 septembre 1906 ?
Nous ne pouvons l’affirmer.
Rappelé lors de la mobilisation générale, il rejoint le 218ème régiment d’infanterie. Blessé à la main gauche le 19 mars 1915, Jean Pierre Lapuyade est tué à l’ennemi le 24 mai 1916 à Fleury devant Douaumont à l’âge de 32 ans. il reçoit à titre posthume cette citation : « Est tombé glorieusement à son poste de combat sous un bombardement violent et continu durant les journées du 24 et 25 mai 1916 »
Un secours de 150 francs est octroyé le 20 septembre 1916 à sa veuve Marguerite Lapédagne avec qui il s’était marié le 19 novembre 1912 et de qui était née Catherine en 1913 et Marie Gabrielle en 1915.

Joseph LOUIS dit BECARIE est le 12ème mort que nous honorons aujourd’hui. Né le 1er janvier 1885 à Arette, c’était le fils de Louis Bécarie et de Jeanne Marie Dabancens.
Ayant effectué son service militaire comme cavalier de 2ème classe au 1er régiment des dragons de Luçon en Vendée, Joseph Bécarie fut rappelé en janvier 1916 au 129 ème Régiment d’Infanterie. Blessé le 22 mai 1916 à Landrecourt dans la Meuse et bien qu’évacué en ambulance, il décéda 6 jours plus tard des suites de ses blessures. Il avait 31 ans et repose depuis dans le cimetière de Verdun, tombe 339.

Né le 13 novembre 1886 à Arette, fils de Pierre Baringou, garde forestier et de Catherine Labaigt, Jean Marie BARINGOU fut incorporé le 9 octobre 1907 dans le 6ème bataillon de chasseurs à pied. C’est la 13ème victime Arettoise de l’année 1916.
Caporal le 24 mai 1908, il s’engage dès la fin de ses obligations militaires puis renouvelle son engagement jusqu’à ce qu’éclate la guerre. Sergent le 1er septembre 1910 puis adjudant le 16 janvier 1915, Jean Marie Baringou est promu sous lieutenant le 18 juin 1916 et est versé dans le 31ème bataillon des chasseurs à pied de Saint Dié. Le 31 août 1916 il décède des suites de ses blessures à l’issue d’un exercice de lancement de grenades au camp 101 sur la commune de Caix dans la Somme.
Jean Marie Baringou avait 30 ans c’était le beau-frère de Pierre Péhau décédé six mois plus tôt.

Né le 21 mai 1878 à Arette, fils de Jean-Pierre Moulia cafetier er d’Anne Lassalle couturière, Jean-Louis Moulia est la 14 ème victime de l’année 1916.
Incorporé le 14 novembre 1899 dans le 18 ème Régiment d’ Infanterie, il est finalement dispensé d’une partie de ses obligations militaires au motif qu’il est le fils de septuagénaires.
Il revient chez lui le 22 septembre 1900 puis se marie avec Catherine Areille le 30 juin 1902 avec qui il aura 2 filles Jeanne et Prudence.
D’abord sandalier on le retrouve ensuite cantonnier à Lanne à partir de 1912.
Rappelé lors de la mobilisation générale, il rejoint le 42 ème Régiment d’Infanterie de Belfort en octobre 1915. Tué à l’ennemi le 15 septembre 1916 à Bouchavesnes, il fait partie des trop nombreux sacrifiés de l’offensive de la Somme. En effet, il faut savoir que si Verdun est définitivement associée à la première guerre mondiale, la bataille de la somme de 1916 fut, par l’ampleur de la mortalité dans les troupes alliées, proportionnellement bien supérieure et ce dans un laps de temps bien plus court. Ainsi à Bouchavesnes, petit village situé à quelques kilomètres de Péronne ce ne sont pas moins de 2692 poilus qui y restèrent en quelques jours.
Jean-Louis Moulia âgé de 38 ans laissa une veuve et deux orphelines âgées de 10 et 13 ans. Une somme de 150 francs fut versée à ses ayants droits le 12 mai 1917.

Né le 14 janvier 1893 à Aramits, fils de Jacques Etcharry , agriculteur, et d’Anne Ibar, Pierre Etcharry dit Ferré est déclaré absent en 1913, par le Conseil de révision d’Aramits. Il obtient cependant un sursis pour se présenter.
Domicilié à San Francisco en 1914, il est appelé sous les drapeaux le 15 octobre 1914.
L’administration ignorant qu’il est rentré en France quelques jours plus tôt le classe parmi les insoumis le 16 janvier 1915.
Rayé de l’insoumission quelques semaines plus tard, il est aussitôt incorporé dans le 18 ème Régiment d’Infanterie. Il passe ensuite dans le 230 ème Régiment de’Infanterie.
Il décède le 16 septembre 1916 devant Verdun au poste de secours de la batterie de l’hôpital tout près du fort de Tavanes où quelques jours auparavant 500 fantassins français ont péri carbonisés dans un tunnel à la suite de la violente explosion d’un dépôt de munitions.
Bien que n’étant pas natif d’Arette son nom figure sur notre monument aux morts sans doute parce que son père y avait élu domicile après le décès de sa femme. Pierre Etcharry avait 23 ans.

Né le 22 aout 1874, à Arette, Martin Arrémon est la seizième et dernière victime Arettoise de l’année 1916.
Fils naturel de Marie Arrémon, journalière, domiciliée chez Capdestaing au village, Martin Arrémon fut très jeune placé comme domestique pour gagner sa vie. Affecté dans le service auxilliaire en raison d’une hernie, il fut ensuite reclassé dans le service armé le 10 décembre 1914.
Affecté au 143 ème Régiment Teritorial d’Infanterie, il décède agé de 42 ans à Soyécourt dans la Somme et est cité quelques jours plus tard à l’ordre du régiment. En voici le texte intégral : « Très bon soldat, courageux et dévoué. Tué à l’ennemi au cours d’un violent bombardement le 24 novembre 1916. »Sa mère demeurant à Arette reçu un secours de 150 francs le 8 juin 1917.

1917

Aux officiers, sous-officiers et soldats des armées françaises, l’heure est venue, confiance et courage, vive la France  ! » En ce 15 avril 1917, l’ordre du jour du général Nivelle, commandant en chef des armées, sonne comme une promesse de grand soir. Le lendemain, des centaines de milliers d’hommes doivent se lancer dans la grande offensive destinée à enfoncer le front allemand.
Il s’agit de foncer vers la victoire totale des Alliés et la fin de la guerre, rien de moins. Le décor principal de cette attaque massive des Français, dont le principe a été décidé en 1916 pour rompre avec l’immobilisme des derniers mois, en a été fixé depuis plusieurs semaines  : le Chemin des Dames, un plateau situé dans l’Aisne. Une semaine avant, les Britanniques ont déclenché une opération de diversion plus au nord, à Arras.
Le 16 avril, à 6 heures, l’assaut est lancé par un temps d’hiver au printemps. Selon le plan, les assaillants doivent avancer derrière un barrage roulant d’artillerie. Mais rien ne se passe comme prévu. Ou plutôt tout se passe comme certains le redoutaient. « Les Allemands sont tout sauf surpris »,
Nivelle insiste, en vain. C’est l’hécatombe. Malgré quelques prises, la percée décisive n’a pas lieu. L’offensive éclair se transforme en longue bataille d’usure, qui fera plus de 300 000 victimes, Français et Allemands inclus.

Le 15 mai, Pétain remplace Nivelle, surnommé le « boucher ». « 
Pour les combattants, après trois ans de souffrances, c’est le massacre de trop. Des mutineries éclatent. Des hommes refusent de remonter en première ligne. Dans les cantonnements, ils crient « à bas la guerre ».
Les offensives sont suspendues ou repoussées. La peur gagne l’état-major. Le phénomène s’inscrit dans un contexte social plus large. Il touche aussi la Russie et l’Italie et ne concerne pas seulement les combattants. À l’arrière, les grèves se multiplient. Ils sont nombreux à demander la paix. Notamment le pape Benoît XV.
Ce n’est pas la première fois depuis 1914 que des mutineries se produisent, mais elles n’ont jamais pris cette ampleur. Selon les estimations, de 40 000 à 80 000 hommes participent au mouvement, qui s’étale jusqu’en septembre, mais dont le pic se situe en mai-juin.
D’un régiment à l’autre, la durée, l’intensité et les formes de la révolte varient. L’action peut être individuelle comme collective, violente comme pacifique. Parfois, on réclame juste le respect du droit aux permissions, et le retour à l’obéissance peut se faire aussi bien par la menace que par la négociation. Il ne s’agit pas de fraterniser. Personne ne refuse en général de tirer, une fois en première ligne.
Au bout du compte, ces révoltés veulent-ils arrêter la guerre ou se battre autrement  ? Cent ans plus tard, les historiens en débattent encore. Au final, 26 mutins seront fusillés (pour 540 condamnations à mort prononcées) ce qui est peu par rapport aux 600 fusillés de l’ensemble du conflit côté français.
Le rôle de Pétain si souvent vanté durant cette période mérite d’être précisé. Il améliore le quotidien de la troupe mais les exécutions ont lieu sous son « règne », et il n’arrête pas totalement les offensives. Les combats dans le secteur du Chemin des Dames reprennent même du 23 au 25 octobre, pour reconquérir le fort de La Malmaison. Cette fois-ci c’est un succès bien qu’il soit coûteux en vies humaines. Sur le fond, cette victoire de prestige ne change rien, le front est figé.
En cette année 1917, l’issue du conflit se joue bien loin de l’Aisne.
Le 6 avril, le Congrès des États-Unis a voté l’entrée du pays dans le conflit aux côtés des Alliés.L’autre fait majeur de 1917 a pour théâtre la Russie, avec les deux révolutions, en février et en octobre. Celle d’Octobre précipite l’écroulement russe. Le 15 décembre, le nouveau pouvoir bolchevique signe un armistice séparé. L’Allemagne va pouvoir jeter toutes ses forces sur le front ouest.
De l’autre côté des tranchées, la France se prépare à des temps difficiles sous la conduite d’un nouveau chef de gouvernement, Georges Clemenceau. Nommé le 15 novembre, le « Tigre » est aussi ministre de la guerre. Son programme est sans ambiguïté. « Ni trahison, ni demi-trahison  : la guerre. Rien que la guerre. »

Jean Luc LAHORE est le premier mort de l’année 1917.

Fils de Joseph LAHORE et de Marie Jeanne PUCHEU, Jean Luc LAHORE était né le 1er décembre 1886 à Arette dans une famille d’agriculteurs. Cultivateur lui même, il se maria le 11 juin 1913 avec Marie Louise LACAZETTE.
Deux de ses frères, Jean Pierre, né en 1892, et Louis, né en 1895, émigrèrent en Argentine dans la province de Santa Fé où ils exercèrent la profession d’agriculteurs. Un autre frère, Jacques né en 1899, participa à la guerre en Orient dont il sortit indemne.
Jean Luc Lahore, après avoir effectué deux ans de service militaire de 1907 à 1909, fut rappelé lors de la mobilisation générale du 2 août 1914. Soldat de 2ème classe au 6ème Régiment d’Infanterie de Saintes, il décéda le 10 janvier 1917 à l’hôpital de Langres en Haute Marne d’une infection rénale.
Jean Luce LAHORE avait 31 ans. Sa veuve décéda 2 ans plus tard de la grippe espagnole.

La 2ème victime de 1917, s’appelle Jean PRADELLE. Fils de Jean PRADELLE et de Jeanne CLARET, il était né le 19 avril 1882 à Bordeaux. Marié à l’Arettoise Thérèse MARPOUÉ le 14 octobre 1911 à Bordeaux, Jean PRADELLE était serrurier.
Après avoir effectué un an de service militaire en 1904, Jean PRADELLE fut rappelé en mai 1916 comme sapeur télégraphiste au 10ème régiment du Génie.
Il décéda, le 4 mars 1917, d’une urémie à l’hôpital de Chaumont en Haute Marne et fut inhumé au carré militaire du cimetière de cette localité.
Pour rappel, un de ses beaux frères, Thomas MARPOUÉ avait été tué le 17 septembre 1914 lors de la première bataille du chemin des dames.
On ignore si Jean PRADELLE eut une descendance, il avait 35 ans lors de son décès.

Valentin LASSALLE est le 3ème Arettois mort durant l’année 1917.

Né le 19 août 1891 à Arette, fils de Marie LANNERETONNE et de Pierre LASSALLE, Valentin, laboureur de son état, avait été versé, lors du conseil de révision, dans le service auxiliaire en raison de varices volumineuses. Cela ne l’empêcha pas d’être incorporé dès le 1er octobre 1912. Passé par différents Régiments d’Artillerie au début de la guerre, Valentin LASSALLE fut promu brigadier, c’est à dire adjudant, le 3 octobre 1916.
Il servait dans le 10ème Régiment d’Artillerie de Campagne quand il fut atteint par un éclat d’obus le 4 avril 1917, sur la route de Mourmelon Le Grand à Baconnes.
Valentin LASSALLE avait 26 ans.

Jean Pierre PACHEU est la 4ème victime Arettoise de 1917.

Fils de Laurent PACHEU, meunier et de Catherine BERNASQUÉ, Jean Pierre PACHEU était né le 15 décembre 1896 à Arette dans la maison PACHEU aujourd’hui LAUDE DE HAUT et devint lui aussi meunier.

Incorporé le 9 avril 1915 dans le 14ème Régiment d’Infanterie, Jean Pierre PACHEU passa ensuite dans le 259ème Régiment d’Infanterie avant d’être muté dans le 283ème Régiment d’infanterie de Toulouse Saint Gaudens.
Intoxiqué par des gaz, Jean Pierre PACHEU décède le 8 avril 1917 à Dieulouard, en Meurthe et Moselle. Jean Pierre PACHEU avait 20 ans.

Jacques CASTAGNÉ est le 5ème poilu mort en 1917. Né le 4 septembre 1895 dans la maison Moussou, au quartier Létonne, Jacques était le fils de Jean Louis CASATAGNÉ et de Geneviève PAULY.

Incorporé dans le 57ème Régiment d’Infanterie pour y faire ses classes, Jacques CASTAGNÉ fut ensuite muté dans le 418ème Régiment d’Infanterie le 9 juillet 1915.
Blessé au genou le 26 septembre 1915, Jacques CASTAGNÉ le fut encore à deux reprises en 1916, dans la Somme et à Saint Pierre de Vaast. Tué à l’ennemi dans le secteur de Cerny en Laonnais le 19 avril 1917, Jacques CASTAGNÉ fait partie des très nombreuses victimes de la bataille du Chemin des Dames qui fut l’offensive majeure de l’année 1917.
Ce plateau stratégique situé près de Craonne dans l’Aisne, doit son nom au fait qu’il fut emprunté, en de nombreuses occasions entre 1776 et 1789 par Adélaïde et Victoire, les filles de Louis XV. Celles-ci se rendaient par cet itinéraire, au château de la Bove, résidence de Françoise de Châlus, dame d’honneur de la princesse Adélaïde.
Jacques Castagné avait 22 ans.

Victime de l’année 1917 s’appelle Jean Baptiste COUDURES. Né le 16 mars 1874, au quartier Bihoueyt, fils de Jean COUDURES et de Catherine AREILLE CASTAGNÉ.
Jean Baptiste COUDURES avait effectué 3 années de service militaire entre 1895 et 1898.
Laboureur de son état, il fut rappelé dès le début de la guerre au 135ème Régiment d’Infanterie Territoriale de Mirande dans le Gers. Blessé par un éclat d’obus, Jean Baptiste COUDURES décéda le 23 avril 1917 à Guyencourt dans l’Aisne et fut inscrit à titre posthume sur le tableau spécial de la médaille militaire le 31 mai 1920.
Croix de guerre avec étoile de bronze, voici ce qui est écrit à son sujet :
« A toujours été un vaillant soldat, faisant constamment preuve de courage et de dévouement ». Jean Baptiste COUDURES avait 43 ans.

La 7ème victime de l’année 1917, s’appelle Jean BARROUILLET. Né le 3 septembre 1872 à Arette, fils de Jean Pierre BARROUILLET et de Suzanne PACHEU, Jean BARROUILLET était voiturier ou charretier selon divers documents.

Marié le 24 avril 1903 avec Lucie BARROUILLET, Jean effectua 2 années de service militaire entre 1894 et 1896 avant d’être rappelé 18 ans plus tard, lors de la mobilisation générale.
Soldat de 2ème classe, il fut incorporé au 117ème Régiment d’Infanterie Territoriale de Nîmes.
Il décéda le 4 mai 1917 à Hermonville dans la Marne. Jean BARROUILLET avait 45 ans.

La 8ème victime de l’année 1917 s’appelle Joseph BORTHELLE. Fils naturel de Marie Jeanne BORTHELLE, domestique à Arette, Joseph était né le 12 janvier 1876 à Esquiule.

Cultivateur, il effectua son service militaire entre octobre 1911 et novembre 1913 et, à ce titre, effectua plusieurs campagnes en Algérie et au Maroc. Rappelé à la mobilisation, il servit dans le 57ème Régiment d’Infanterie à compter d’octobre 1915.
Tué le 5 mai 1917 au Plateau de Vauclerc dans l’Aisne, Joseph BORTHELLE est inscrit sur le Mémorial du Chemin des Dames aux côtes de huit autres Arettois dont 4 décédèrent les 5 et 6 mai 1917. Joseph BORTHELLE avait 41 ans.

Jean Pierre CASTAGNÉ est la 9ème victime de l’année 1917. Fils de Pierre CASTAGNÉ et d’Engrâce CASAMAYOU, il était cultivateur comme son père.

Incorporé le 9 octobre 1905 au sein du 49ème Régiment d’Infanterie de Bayonne, il fut promu caporal le 18 septembre 1906. Libéré de ses obligations militaires, il s’engagea pour deux ans le 30 août 1907, puis se réengagea pour un an le 21 septembre 1909. Il passa sergent le 15 mai 1910. Il renouvela ensuite son engagement à deux reprises, devint adjudant en 1914 et sous lieutenant le 1er avril 1916.
Tué à l’ennemi le 5 mai 1917 dans le secteur de Craonnelle dans l’Aisne, Jean Pierre CASTAGNÉ fut inscrit à l’ordre de Chevalier de la Légion d’Honneur le 4 juillet 1919.
Voici ce que l’on peut lire le concernant :
« Officier d’un grand mérite, dévoué et courageux a toujours été un modèle d’énergie ». Jean Pierre CASTAGNÉ avait 33 ans

La 10 ème victime de l’année 1917 s’appelle Laurent GRABET. Né le 10 janvier 1897 à Arette, c’était le fils de Jean Grabet dit Bouchet et Marie Orosie Monharry.

Appelé sous les drapeaux au début de l’année au 6ème bataillon de chasseurs alpins, Laurent Grabet est tué à l’ennemi le 6 mai 1917 au lieu-dit Borne 117 dans la Somme à peine âgée de 20 ans. Son nom figure à tort parmi les victimes de 1918.
La famille Grabet illustre à travers les parcours de ses garçons, la tragédie que furent les 2 guerres mondiales.
Ainsi après le décès de Laurent en 1917, c’est Robert le frère cadet né en 1911 qui allait trouver la mort dans les Ardennes le 23 mai 1940 au sein du 45ème bataillon de chars.

Joseph ESPRABENS est la 11ème victime de l’année 1917. Fils de Pierre ESPRABENS et d’Anne Marie PAULY native de Sarrance, Joseph était né le 1er décembre 1884 au quartier Létonne dans la ferme ESPRABENS.

Cultivateur, il effectua son service militaire entre 1905 et 1907 au sein du 3ème Régiment d’Infanterie. Rappelé lors de la mobilisation générale d’août 1914, il servit dans le 218ème Régiment d’Infanterie de Pau.

Tué par balle à Craonne le 6 mai 1917, le site du mémorial du Chemin des Dames précise qu’il n’a pas de sépulture. Un secours de 150 francs fut payé à son père le 29 octobre 1918. Joseph ESPRABENS avait 33 ans.

La 12ème victime de 1917 s’appelle Pierre AYESTEN GIROUNE. Fils naturel de Jeanne Marie AYESTEN, né le 11 décembre 1886 à Arette, il était tailleur de pierres.

Pierre AYESTEN GIROUNE effectua son service militaire au sein du 4ème Régiment des zouaves entre 1907 et 1909. Rappelé lors de la mobilisation générale d’août 1914, il fut versé dans le 218ème Régiment d’Infanterie de Pau. Là, il retrouve Joseph ESPRABENS de deux ans son aîné.
On peut aisément imaginer qu’ils avaient fréquenté ensemble l’école communale d’Arette et qu’ils avaient partagé ensemble les joies de leur jeunesse d’avant guerre.
On peut aussi facilement imaginer qu’ils traversèrent ensemble ces trois années de guerre, se raccrochant çà et là aux souvenirs arettois pour supporter le quotidien des tranchées de première ligne.
Le 6 mai 1917, c’est encore ensemble qu’ils perdirent la vie lors de la désastreuse offensive du Chemin des Dames. Pierre AYESTEN GIROUNE avait 31 ans.

Grat BONNEU est la 13ème victime Arettoise de 1917. Né le 23 mars 1897 dans la maison Bonneu au quartier Bugala, Grat était le fils de Bernard BONNEU et de Cécile CASABONNE.

Incorporé au 14ème Régiment d’Artillerie de Campagne de Tarbes en août 1916, Grat est rapatrié à l’hôpital n° 9 de Tarbes en raison d’une maladie dont nous ignorons la nature.
Il décéda le 11 juin 1917 et l’on peut lire sur son livret militaire que c’est des suites d’une maladie non imputable au service. Grat BONNEU avait seulement 20 ans.

Jean MAYSOU LABARÈRE est la 14ème victime de 1917. Fils d’Isidore MAYSON LABARÈRE et de Marie HUSTA, né le 8 juillet 1879 à Issor, Jean résidant à Arette où il était cultivateur quant éclata la guerre. Entre 1901 et 1903, Jean MAYSOU LABARÈRE avait effectué son service militaire au sein des Chasseurs à pied.

Rappelé lors de la mobilisation générale d’août 1914, il servit dans le 43ème bataillon des Chasseurs à pied de Langres à partir d’août 1916. Tué à l’ennemi le 18 juin 1917 au lieu dit Monument d’Hurtebise, Jean MAYSOU LABARÈRE fait partie des très nombreuses victimes ramassées près de la ferme d’Hurtebise, haut lieu de la Grande Guerre car située sur la ligne de front du Chemin des Dames.
Jean MAYSOU LABARÈRE avait 38 ans.

Jacques COSTES est la 15ème victime de 1917. Fils de François COSTES, hongreur et de Marie BOURDET ORON, il était né le 22 janvier 1877 à Arette. Cultivateur et hongreur lui même, il avait effectué son service militaire au sein du 7ème bataillon des chasseurs à pied entre 1898 et 1901.

Marié le 24 avril 1911 à Claire NOUTARY, il fut rappelé dès le 4 août 1914 et servit dans le 143ème Régiment d’Infanterie Territoriale de Pau. Tué le 22 septembre 1917 par un éclat d’obus tombé sur une tranchée du côté de Sancy les Cheminots, Jacques COSTES reçut à titre posthume la Croix de Guerre avec deux étoiles de bronze et cette citation :
« Soldatcourageux et dévoué. Tué à son poste dans les tranchées avancées à Sancy, au cours d’un violent bombardement ». Jacques COSTES avait 40 ans.
Un secours de 150 francs fut payé à son épouse le 27 avril 1918.

Louis RÉDESPELGER est la 16ème victime Arettoise de 1917.Né le 17 janvier 1881 à Urmalt, commune d’Alsace occupée par les allemands depuis 1870, il était le fils de Ludwig, garde chasse de son état et de Franziska ENGELHARD.

La famille RÉDESPELGER était venue se réfugier à Arette à une date que nous ignorons et pour des raisons qui nous sont actuellement inconnues.
Le 1er octobre 1915, alors âgé de 34 ans, Louis RÉDESPELGER devint le père d’un petit Jean, dont la mère Jeanne FERRY était originaire des Vosges. Réfugiée elle aussi, elle avait eu la douleur de perdre son frère Armand cinq mois plus tôt exactement le 9 mai 1915.
Tué à l’ennemi par un éclat d’obus le 24 septembre 1917 au lieu dit Moulin de Courvailles dans la commune de Celles, Louis RÉDESPELGER est inhumé au cimetière de Condé sur Aisne. Il avait 36 ans.

Jean Marie ESARTE-SARRIES est la 17ème et dernière victime de l’année 1917. Né dans la maison Hongagneu au village d’Arette, le 5 février 1896, c’était le fils de François Xavier, un sabotier espagnol et de l’Arettoise Catherine LAGRAVE. Ses parents s’étaient mariés 6 mois avant sa naissance le 7 août 1895.

Jean Marie ESARTE-SARRIES devint lui aussi sabotier avant d’être incorporé à 19 ans ½ dans le 7ème Régiment d’Infanterie coloniale.
Blessé à Hurtebise le 18 octobre 1917, Jean Marie ESARTE-SARRIES décéda 13 jours plus tard à peine âgé de 21 ans ½.

1918

La première victime Arettoise de l’année 1918, s’appelle Pierre Libarle Laborde.

Né le 29 avril 1894, fils de Joseph Libarle Laborde et de Jeanne Salies, Pierre était cultivateur.
Ajourné en 1914 par le Conseil de Révision pour faiblesse, il fut déclaré bon pour le service armé en octobre 1914.
Incorporé le 16 décembre 1914 au sein du 34ème Régiment d’Infanterie, Pierre Libarle Laborde fut tué à l’ennemi le
26 mars 1918 à Lagny, village martyre de l’Oise totalement détruit durant la première guerre mondiale.
Célibataire, Pierre était l’aîné de 5 enfants puisqu’après lui étaient nés Claire en 1896, Jean Pierre en 1899, Catherine en 1902 et Jean Louis en 1903. Pierre Libarle Laborde avait 24 ans.

La deuxième victime de 1918 s’appelle Jean Pierre Casaubon Noutary.
Fils d’Etienne Casaubon Noutary et de Rose Camou, il était né le 24 février 1886.
Marié le 29 janvier 1913 avec Madeleine Piquet d’Issor, Jean Pierre Casaubon Noutary était cultivateur de son état. Après avoir effectué son service militaire d’octobre 1907 à septembre 1909, il fut rappelé lui aussi, lors de la mobilisation générale le 2 août 1918 au sein du 34ème Régiment d’Infanterie de Mont de Marsan.
Soldat de 2ème classe, Jean Pierre Casaubon Noutary fut tué à l’ennemi le 29 mars 1918 à Assainvillers dans la Somme. Cité à l’ordre de son régiment, il reçu à titre posthume la croix de guerre avec étoile de bronze avec la citation suivante : « Soldat modèle, d’un courage remarquable, a été tué au combat en maintenant la position nouvellement acquise ».
Avec sa mort, à 32 ans, Jean Pierre Casaubon Noutary laissait deux enfants orphelins, Rose née en 1915 et Jean Etienne né en 1917.

Né le 4 octobre 1886 à Lourdios, Louis Athéret-Salafranque est la troisième victime arettoise de l’année 1918.
Fils de Pierre Athéret et de Marie-Anne Goussies, Louis Athéret est lié à Arette par son mariage avec Marie-Louise Lacoume des Bourdès et figure, à ce titre à la fois sur le monument aux morts d’Arette et sur celui de Lourdios.
Incorporé le 9 octobre 1907, Louis Athéret est démobilisé le 23 septembre 1909 après avoir accompli ses deux ans de service militaire. Il est rappelé le 2 aôut 1914 lors de la mobilisation générale au sein du 18 ème régiment d’infanterie de Pau.
Nommé caporal le 16 mars 1916, Louis Athéret est tué à l’ennemi à Rubescourt, petite commune de la Somme.
Le 20 mai 1918, un secours immédiat de 150 francs fut versé à son épouse. Louis Athéret avait 32 ans.
Son jeune frère Jean, né en 1890, connaitra six mois plus tard, le même destin funeste puisqu’il trouvera, lui aussi, la mort sur le champ de bataille de Fluquières dans l’Aisne le 9 septembre 1918.

La quatrième victime de l’année 1918 s’appelle Laurent Grabet.
Né le 10 janvier 1897, fils de Jean Grabet dit Bouchet, laboureur de son état et de Marie Monharry, Laurent fut incorporé le 28 août 1916, à peine âgé de 19 ans et demi, au sein du 6ème bataillon de Chasseurs Alpins. Soldat de 2ème classe, il fut tué à l’ennemi le 8 mai 1918 sur le champ de bataille du bois Sénécat à proximité du village de Cottenchy où il est inhumé.
Cité à l’ordre de la division, le 19 novembre 1917 voici ce qui est écrit à son sujet : « Très belle attitude au combat du 23 octobre 1917 ». A ce titre, Laurent Grabet reçut la Croix de guerre avec étoile de bronze.
Il avait 21 ans lors de son décès.

Jean Louis Pauzat est la cinquième victime de l’année 1918. Né le 4 avril 1886 c’était le fils de Louis Pauzat, tailleur de pierres et d’Anne Nouqué.
Incorporé le 9 octobre 1907, Jean Louis Pauzat fut libéré de ses obligations militaires après avoir effectué ses deux ans de service militaire. Il se réengagea pour deux années et trois mois supplémentaires au sein du 7ème Régiment Colonial.
Affecté le 10 mai 1912 dans les douanes où il est nommé préposé à Villerupt en Meurthe et Moselle, il est mobilisé dès le 31 juillet 1914 au sein du 6ème bataillon de douaniers. Il passe ensuite au 315ème régiment d’infanterie où il est nommé caporal le 7 octobre 1917. Le 10 décembre 1917, il rejoint le 289ème régiment d’infanterie.
Blessé le 2 juin 1918 à Pierrefonds, village de l’Oise lourdement bombardé par les allemands, Jean Louis Pauzat décède quelques heures plus tard à l’ambulance. Il avait 32 ans.
Son jeune frère Noël, né le 19 novembre 1895, n’avait que 19 ans lorsqu’il fut incorporé le 16 décembre 1914.
Le 2 décembre 1916, il reçut la citation suivante « Mitrailleur d’élite qui a fait à chaque combat l’admiration de ses camarades et de ses chefs. Du 21 au 26 octobre a encore fait preuve du plus grand courage en restant à découvert comme guetteur à sa pièce sous des bombardements d’une violence extrême ».
Noël Pauzat eut plus de chance que son frère Jean-Louis puisqu’il survécut à toutes les campagnes et termina la guerre avec le grade de sergent.

6ème victime de 1918, né le 27 février 1894 à Arette, enfant naturel de Madeleine Clode Roy, Jean Marie Clode Roy fut reconnu par Séverin Camgros lors du mariage de sa mère le 26 octobre 1898.
Qualifié de Forgeron, maréchal –ferrant, lors du Conseil de Révision, Jean Marie Clode Roy est incorporé le 7 septembre 1914 au sein du 10ème Régiment des Hussards de Tarbes en raison de sa profession et contrairement à la majorité de ses camarades Arettois, versés dans l’infanterie, Jean Marie Clode Rouy effectua l’intégralité de son service armé au sein de la cavalerie. Il passa ainsi successivement dans le 5ème Régiment des Chasseurs à cheval puis dans celui du 18ème.
Tué à l’ennemi à Dammart dans l’Aisne le 2 juin 1918 par un éclat d’obus, Jean Marie Clode Roy avait 24 ans.

La septième victime de 1918 s’appelle Jean Louis Bourdet-Oron.
Né le 4 décembre 1897 dans la maison Oron au quartier Vic de Baigt, Jean Louis est le fils de Pierre Bourdet-Oron et de Catherine Mirassou.
Cultivateur, Jean Louis Bourdet-Oron est incorporé le 28 août 1916 dans le 88ème Régiment d’Infanterie avant de passer dans le 8ème Régiment d’Infanterie le 1er septembre 1917. Le 13 octobre 1917 Jean Louis Bourdet-Oron est blessé en Belgique. Remis, il retrouve le front et est tué à l’ennemi le 3 juin à Dommiers dans l’Aisne.
Soldat de 2ème classe il reçoit à titre posthume la croix de guerre avec étoile de bronze et la citation suivante : « Soldat d’élite qui s’est élancé bravement à l’attaque en tête de sa section, a puissamment contribué à la chute d’un poste d’appui ennemi qui gênait la progression, s’est constamment distingué pendant les combats qui ont suivi cette attaque »
Jean Louis Bourdet-Oron avait 21 ans. Il est inhumé dans la nécropole nationale de Villers-CotterFrançois Cauhapé-Casaux

Né le 27 décembre 1898 à Arette, François Cauhapé Casaux est la huitième victime de l’année 1918.
Fils du douaniers Jean Cauhapé –Casaux et de Marianne Couyoupétrou, il est qualifié d’agriculteur lors du Conseil de Révision. Incorporé le 2 mai 1917 au sein du 88ème Régiment d’Infanterie, il passe ensuite dans le 327ème Régiment d’Infanterie de Valenciennes. Soldat de 2ème classe il est tué à l’ennemi le 18 juillet 1918, sur le Plateau de Fontenoy dans l’Aisne. Il est inhumé dans la nécropole nationale de Bois Roger à Amblemy, tombe B 246.
François Cauhapé-Casaux avait 20 ans.

Charles Joseph Guilhamon est la neuvième victime de 1918.
Fils du douanier Pierre Guilhamon originaire de Lescun et de Louise Rachou, Charles Joseph né à Arette le 21 juillet 1890.
Célibataire il est incorporé le 16 octobre 1911 dans le 1er Régiment des Zouaves. Un an plus tard, il est nommé caporal.
Renvoyé dans ses foyers le 6 décembre 1913 après 25 mois de service militaire. Rappelé le 3 août 1914 et est affecté au 125ème Régiment d’Infanterie de Poitiers au début de la guerre.
Le 26 janvier 1915 il est blessé par balle à Craonne où il déplore une fracture du radius.
Le 01er avril 1916, il est nommé sergent. Le 29 mai 1918, il est cité à l’ordre de son Régiment avec la mention suivante : « Très bon sous officier, au front depuis de début. A fait preuve de courage et de sang froid le 9 mai 1918 en se portant à l’assaut des tranchées ennemies ».
De nouveau blessé par balle le 11 août 1918 à Pierrefonds dans l’Oise, il décède deux jours plus tard à l’hôpital de Vendeuil-Caply, âgé de 28 ans.
Décoré de la médaille militaire et de la Croix de Guerre à titre posthume, il fait l’objet de la citation suivante : « Sous officier de grand mérite. A brillamment entraîné ses hommes par son exemple, au combat du 11 août 1918. A été blessé très grièvement au cours de l’action »

Né le 16 septembre 1896 à Arette, François Trébucq est la dixième victime de guerre de l’année 1918.
Fils de Bernard Trévucq, négociant qui fut maire d’Arette de 1907 jusqu’à la date de son décès le 23 mars 1916, il a pour mère Marie Léonide Catriulet. Incorporé à partir du 9 avril 1915 au sein du 18ème Régiment d’Infanterie de Pau, il va connaître ensuite deux autres affectations.
Le 11 novembre 1915, il est muté dans le 114ème Régiment d’Infanterie et part au combat le 1er décembre de la même année. Il passe ensuite par les 58 et 57ème Régiment d’Infanterie où il trouve la mort le 4 septembre 1918 au Quesnel après avoir été grièvement blessé deux jours plus tôt à Rosny le Petit dans la Somme.
François Trébucq avait 22 ans.

Gaëtan Jean Emile Enaux est la onzième victime de 1918.
Né le 3 avril 1897 à Epinay, c’était le fils de Gaëtan Louis Alfred Enaux comptable et de Suzanne Bourdet institutrice.
De santé précaire Gaëtan, étudiant en sciences, obtint un sursis en 1915. Incorporé le 11 janvier 1916, il fut réformé temporairement le 6 mai 1916 pour faiblesse générale et amaigrissement.
Rappelé le 11 mars 1918, il rejoint le 87ème Régiment d’Infanterie de St Quentin. Le 30 mai 1918, il est versé dans le service auxiliaire en raison d’un mauvais état général aggravé en service. Trois mois plus tard, il est provisoirement classé inapte à faire campagne.
Le 17 septembre 1918, il décède à l’âge de 21 ans des suites d’une maladie imputable au service.

La douzième victime de 1918 s’appelle Jean Baptiste Bonneu.
Fils de Jacques Bonneu, laboureur et de Rose Lassalle, il était né le 31 mars 1879 dans la maison Petchinat.
Cordonnier de sont état, il fut incorporé le 14 novembre 1902 et effectua onze mois de service militaire. Rappelé le 4 août 1914, il rejoint le 246ème Régiment d’Infanterie de Paris. Intoxiqué par les gaz le 12 août 1918 à Moulin Sous Touvent, petite commune de l’Oise, il est évacué le 8 septembre vers l’hôpital de Tours où il décède d’une congestion pulmonaire le 19 septembre.
Jean Baptiste Bonneu avait 39 ans.

Treizième victime de l’année 1918, Jean Joseph Lassalle est le fils de Pierre Lassalle, laboureur et de Marie Françoise Lanneretonne.
Célibataire, résidant à Arette où il est cultivateur, Jean Joseph Lassalle est incorporé le 10 décembre 1914 au sein du 18ème Régiment d’Infanterie.
Il est ensuite versé, le 6 février 1917, dans le 8ème Régiment d’Infanterie et enfin en juin dans le 22ème Régiment d’Infanterie de Lyon, dont la devise est « Courageux et robuste dans la bonne humeur ».
Cité à l’ordre de son régiment le 20 juin 1918 lors de la remise de la Croix de guerre, voici ce que l’on lit à son sujet : « Excellent soldat à tous points de vue. Chargé d’assurer la liaison pendant la journée du 31 mai 1918, s’est acquitté de sa mission avec un zèle et un dévouement au dessus de tout éloge ».

Le parcours de Louis Crambert, quatorzième victime de 1918, est si exceptionnel qu’il pourrait faire l’objet d’un téléfilm.
Enfant naturel d’Anne Gouadain, né le 13 novembre 1891 à Arette, Louis Gouadain devient à 15 ans Louis Crambert lorsque sa mère épouse le 27 janvier 1906 Hypolyte Crambert, concierge à Paris.
Célibataire, vivant dans le 8ème arrondissement où il exerce la profession de pâtissier, Louis Crambert est appelé sous les drapeaux le 9 octobre 1912 pour effectuer son service militaire.
Lorsqu’éclate la guerre on le retrouve dans le 160ème Régiment d’Infanterie.
Le 2 novembre 1915, il est nommé caporal et s’illustre particulièrement le 22 février 1916 à Verdun où il reçoit la Croix de guerre avec étoile de bronze et la citation suivante : « Caporal très énergique qui s’est déjà fait remarquer en Champagne pour sa belle attitude au feu. A donné une nouvelle preuve de son courage et de son sang froid au cours des opérations au Nord de Verdun, le 26 février où malgré la violence du bombardement, il a dirigé avec calme et précision le tir de sa pièce, infligeant à l’ennemi des pertes sérieuses. Gravement intoxiqué le 9 mars par un obus asphyxiant tombé à l’emplacement de sa pièce »
Au printemps 1917, Louis Crambert fait parti de ceux qui se révoltent et que l’on va appeler les mutins. La sanction tombe le 1er mai 1917, lorsqu’il est dégradé et redevient simple soldat de 2ème classe pour mauvais exemple donné à ses subordonnés.
Moins d’un an plus tard, Louis Crambert retrouve ses galons de caporal de nouveau chèrement acquis au combat. Pour la 2ème fois cité à l’ordre de son régiment, le 30 septembre 1918 voici ce que l’on peut lire à son sujet : « Modèle de bravoure et d’entrain. S’est particulièrement fait remarquer aux attaques des 22, 23 et 24 septembre 1918 ».
Pour ces faits de guerre en plein bataille d’Hindenburg, Louis Crambert reçut la Croix de guerre 2 étoiles.
Un mois avant l’armistice, le 8 octobre 1918, Louis Crambert est déclaré tué à l’ennemi au lieu dit Bois du Coq sur la commune ardennaise de Semide.
Sur son registre militaire on peut lire « renseignements sur le décès inconnus ».
Louis Crambert est inhumé dans la nécropole nationale d’Orfeuil, tombe 637.
Il avait 26 ans.

Jacques Estournès est la quinzième victime de l’année 1918.
Né dans la maison Tariosse le 18 décembre 1894, fils de Pierre Estournès et de Catherine Florence, Jacques Estournés est cultivateur losqu’il est incorporé le 7 septembre 1914.
Passé par différents régiments d’artillerie il sert comme canonnier dans le 19ème Régiment d’Artillerie de campagne et prend part à la bataille de Verdun.
Le 3 février 1917 son régiment débarque à Salonique et remonte vers le front des Balkans.
Le 9 octobre 1918 il arrive à Prilep ville de Macédoine où il décède 10 jours plus tard des suites d’une maladie contractée en service.
Jacques Estournès avait 24 ans.

La seizième victime s’appelle Ferdinand Jumère.
Né le 31 octobre 1879 à Campan dans les Hautes-Pyrénées, fils de Dominique Jumère et de Rosalie Baylacq Jambot. Ferdinand était cultivateur et c’est par son mariage avec Marie Osiniri d’Arette qu’il se retrouve inscrit sur notre monument.
Incorporé le 27 novembre 1900 comme canonnier servant dans le 12ème Régiment d’Artillerie, il effectua une campagne en Algérie avant d’être libéré le 1er septembre 1903.
Rappelé lors de la mobilisation générale dans le 58ème Régiment d’Artillerie, on le retrouve dans le 156ème Régiment d’Artillerie Portée le 16 septembre 1918 après s’être marié à Arette le 19 août. Ce changement d’affectation va lui être fatal, puisqu’il est déclaré tué à l’ennemi le 2 novembre à Grigny.
Agé de 39 ans il rejoignait ainsi dans la mort ses beaux frères Michel Osiniri mort en 1914 et Firmin mort en 1916.

La dix-septième et dernière victime de 1918 est né à Aramits le 29 août 1891, fils de Bernard Riqué Lurbet et d’Anne Salaber native d’Arette.
Cultivateur, Bernard Henri Lurbet est incorporé à partir du 10 octobre 1912 et se retrouve sous les drapeaux lorsque le conflit éclate. Il participe aux combats contre l’Allemagne durant 4 ans au sein du 14ème Régiment d’Artillerie de campagne.
Il décède le lendemain de l’armistice le 12 novembre 1918 à l’ambulance, des suites de maladie contractée en service qui avait pour noms à l’époque fièvre typhoïde, infection rénale ou urémie.
Bernard Henri Lurbet avait 27 ans.