Ce mercredi 14 février, les différents services de sécurité départementaux se sont entraînés à évacuer un télésiège en panne, à La Pierre Saint-Martin.
L’important, c’est d’être tous les deux ! » Ce mercredi 14 février, à La Pierre Saint-Martin, certains usagers du télésiège Arlas ont dû s’échanger ce genre de petites douceurs, entre amoureux. Parce que c’était la Saint-Valentin, bien évidemment, et parce qu’ils étaient… bloqués, à plusieurs mètres du sol pendant de longues heures, affrontant quelques coups de vent malgré le beau soleil qui a abreuvé le site barétounais. Dix-sept prisonniers de leur siège, à devoir patienter. Trois n’ont pas eu cette sagesse : ils ont voulu sauter du télésiège, mais se sont blessés gravement. Pas de panique, tout ceci est un exercice. Une opération rassemblant les militaires du Peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM), les pompiers du Service départemental d’incendie et de secours (avec notamment les membres du Groupe secours montagne pompiers (GMSP) et du Groupe d’intervention en milieu périlleux (GRIMP), les Samu de Pau et de Bayonne, accompagnés des professionnels de la Station de La Pierre Saint-Martin.
« Cet exercice interministériel, qui associe dont les différents services de secours départemental et la station de La Pierre, se déroule en général tous les deux, a souligné le directeur de cabinet du préfet des Pyrénées-Atlantiques, Vincent Bernard-Lafoucrière. Le but ? Tester la chaîne d’alerte, la mise en place de structures de commandement, les techniques d’interventions et surtout la coordination entre tout le monde. Le tout en assurant un suivi complet de chaque victime, de sa prise en charge sur le site à son arrivée en station. Un entraînement nécessaire, qui nous permet d’être prêts à faire à ce genre de situation. Car même si l’enneigement actuel dans nos stations n’est pas aussi important que souhaité, nos services de sécurité doivent rester efficients ».
17 usagers bloqués, 3 blessés graves
En début de matinée, le télésiège Arlas est donc immobilisé. Pour ce scénario, les salariés de la station n’arrivent pas à le remettre en marche. « En temps normal, la législation nous laisse 3 h 30 pour évacuer les gens » souligne le directeur de la station, Jean-François Motes. Ce mercredi, ils ont donc reçu le soutien des secouristes.
Alors que les dix-sept (fausses) victimes sont éparpillées entre quatre pylônes, les équipes du PGHM et du Sdis arrivent sur place, soutenus par le déploiement de deux drones. « Ils nous permettent de faire de la reconnaissance, d’identifier le nombre et un premier état de santé des victimes. Mais l’un d’entre eux est aussi équipé de haut-parleurs, ce qui nous permet de leur communiquer des consignes, les renseigner sur l’avancée de l’opération de secours mais aussi de rassurer » détaille le colonel Alain Boulou, commandant du Sdis64.
Les « voltigeurs » en action
Sur le terrain, pas le temps de profiter des paysages. Les secouristes se séparent en plusieurs équipes, afin d’intervenir sur différentes parties du télésiège. L’occasion de voir en action les fameux « voltigeurs », ces secouristes qui escaladent les pylônes et, grâce à un système de poulie, vont se laisser glisser jusqu’aux premiers sièges occupés par les victimes. S’en suit un impressionnant d’équilibriste, comme quand ce militaire du PGHM arrive sur un siège, se dresse sur sa partie supérieure avant de se laisser descendre jusqu’aux deux victimes. Après les avoir équipées d’un harnais, lui et ses collègues au sol les évacuent rapidement et en toute sécurité. Le tout à des dizaines de mètres du sol et alors que le vent fait des siennes.
« Nous sommes formés à ce genre d’opération d’évacuation. Nous révisions nos techniques, chaque année avant le début de la saison hivernale, en novembre. Cela nous permettre d’être efficient dès que le ski démarre » souligne le commandant du PGHM d’Oloron, le chef d’escadron Renan Lemetter.
Opération complexe, neige verglacée
Au sol, les autres secouristes n’ont pas perdu leur temps. Les premiers ont pris en charge les trois victimes qui ont sauté du télésiège, et qui sont « en urgence absolue ». Localisation, premières médicalisations puis préparation à l’évacuation. Si tout ceci se déroule bien sur la terre ferme, l’opération n’en est pas moins aussi délicate que celle des voltigeurs. En cause : les conditions actuelles du manteau neigeux. « L’exercice en lui-même était complexe, vu le nombre de victimes dont certaines étaient même simulées comme en situation de handicap. Mais surtout, si les conditions météo sont assez clémentes, la neige est très verglacée. Cela veut dire qu’il faut redoubler de vigilance, même quand les victimes sont au sol » détaille Sébastien Magrou, conseiller technique du secours montagne au Sdis 64.
Peut avant 13 heures, toutes les victimes sont secourues, sans avoir eu besoin de faire appel à un hélicoptère, comme peut parfois le réclamer ce genre d’intervention. « Tout s’est bien passé, se félicite le directeur de cabinet du préfet. L’important était vraiment de travailler la coordination entre les services, vraiment primordiale dans ce genre de situation ». Un avis partagé par le directeur de la station, Jean-François Motes : « C’était important aussi pour nous de tester notre chaîne de secours. En cas de problème, nous sommes les premiers à intervenir sur place ».
Une journée entière de prévention à La Pierre |
Outre l’exercice, la station de La Pierre Saint-Martin a accueilli, ce mercredi, une journée entière dédiée à la prévention des risques au ski, cette fois-ci en partenariat avec les services jeunesse et sport du conseil départemental des Pyrénées-Atlantiques, avec notamment l’installation d’un stand dédié en front de neige. « L’occasion de porter trois messages essentiels aux usagers : la nécessité de bien préparer sa sortie en termes de sécurité (météo, équipement, aptitude physique), respecter les règles de cohabitation des pratiques sur les pistes et bien connaître les capacités utiles pour prévenir les secours en cas de besoin » a souligné Vincent Bernard-Lafoucrière. |