En Béarn, plusieurs associations plongent dans l’histoire des mousquetaires béarnais. La compagnie fondée par Pierre Casabonne en 1989 à Arette en est une des fondations, avec le goût de la fête et du spectacle.
La cape et l’épée ne vont pas sans un bon repas. Il est répandu que les mousquetaires du roi, au XVIIe siècle, étaient certes considérés comme des guerriers hors pair, capables de tout affronter, mais aussi et surtout comme des bons vivants, arborant une confiance et un sourire quasi indéfectibles.
Adhésion à l’image des mousquetaires
On retrouve ainsi des traits de caractère de notre Sud-Ouest, la compagnie des mousquetaires étant en grande majorité composée de Béarnais et de Gascons (voir l’édition du lundi 18 août). Les fondements de la mentalité mousquetaire sont repris pour créer la Compagnie des mousquetaires du Béarn et de Gascogne. En 1989, elle s’appelait alors la Confrérie des mousquetaires d’Arette et de La Pierre-Saint-Martin. « Je voulais que les gens adhèrent à l’image des mousquetaires via le sport, le spectacle et les soirées », raconte Pierre Casabonne, un des fondateurs et aujourd’hui maire d’Arette. Les fondations d’une belle histoire étaient en place.
Très vite, chaque année autour du week-end du 11 novembre, un « Grand chapitre » intronisait de nouvelles personnes. « Cela a commencé par une course pédestre entre Arette et La Pierre-Saint-Martin, le Grand Prix Nelson Paillou, retrace Jean Casabonne. On a alors intronisé la Compagnie des mousquetaires d’Armagnac et la brouette gourmande de Laàs. L’année suivante, en 1990, c’était au tour de Paul Ambille, peintre d’Arette, et George Bru, lieutenant des mousquetaires d’Armagnac. »
Mais pourquoi le 11 novembre ? Date symbolique, jour de Saint-Martin, saint-patron, entre autres, des mousquetaires, mais également une référence toute trouvée au village de La Pierre.
Une rigueur dans la création des spectacles
Ces intronisations étaient suivies par des spectacles thématiques. Plusieurs bénévoles étaient en costume de mousquetaires, casaques bleues, feutres à plume et épées venues tout droit d’Espagne durant toute la soirée. « Nous avions pour habitude de dire que l’on allait s’habiller comme les mousquetaires et non se déguiser comme tel, nuance Pierre Casabonne. Nous mettions une grande rigueur dans l’organisation et la création des spectacles. Il y avait une certaine solennité pour faire passer le message que certains mousquetaires étaient du Barétous. »
Au plus fort de la compagnie, entre 30 et 40 personnes prenaient part à l’organisation, sans compter les bénévoles. « Nous devions être une soixantaine au maximum. » Une organisation et un élan des plus sérieux laissaient ensuite place à des repas et des fêtes hautes en couleur, créant un souvenir impérissable aux convives.
De Schlesser à Killy en passant par Pierre Seillant
La réputation des moments festifs des mousquetaires d’Arette grandit année après année à la fin des années 90. « À chaque édition, nous choisissions un thème et invitions des personnalités en rapport », se remémore l’actuel maire de la commune.
C’est ainsi qu’en 1993, pour le cyclisme, André Darrigade, Gilbert Duclos-Lasalle ou encore Bernard Labourdette ont été intronisés. Pour le basket, Pierre Seillant, Gérard Bouscarel et plusieurs joueurs illustres de l’Élan Béarnais, en 1995 ; pour le ski, Jean-Claude Killy en 1998 ; pour les sports automobiles, Hubert Auriol, Jean-Louis Schlesser, David Castéra et Anicet Garicoix l’année suivante. De grands noms se sont ainsi succédés pour savourer un moment très convivial entre mousquetaires.
« L’année où Schlesser et Auriol sont venus marque réellement l’apogée de nos soirées », savoure Pierre Casabonne. En 2001, la compagnie ralentit le rythme en raison de la prise de fonction de son fondateur à la mairie d’Arette. Son acolyte Pierre Bouillon, « le vrai Porthos », disparu en 2022, prend le relais et plusieurs spectacles sont organisés depuis 2004, notamment avec les Lames sur Seine, et sont encore perpétués aujourd’hui.
« Un pour tous et tous pour Barétous »
« Nous organisions également des colonies de vacances pour les jeunes, rappelle Pierre Casabonne. La première a eu lieu en juillet 1996 à Barlanès, à Lanne-en-Barétous, avec 30 enfants. » Une des nombreuses animations de la confrérie qui l’a ensuite mise en sommeil, faute de temps et de bénévoles pour faire revivre l’histoire des mousquetaires. Mais l’envie est toujours là !
« Nous avons toujours des idées mais besoin d’un nouveau souffle. Donc si des personnes sont sensibles au monde des mousquetaires et veulent promouvoir leur histoire, elles peuvent venir à Arette », lance Pierre Casabonne. Et comme il est écrit dans la Maison du Barétous (voir encadré) : « Un pour tous et tous pour Barétous. »
La Maison du Barétous, entre mousquetaires et histoire locale
Dans le centre-ville d’Arette, en face de la mairie, se trouve la Maison du Barétous. Un large espace consacré au patrimoine d’Arette et de la vallée du Barétous. On peut ainsi y retrouver quatre grandes thématiques autour de la terre en mouvement, avec notamment de la spéléologie et un éclairage sur les réseaux souterrains de La Pierre-Saint-Martin. Un film d’Haroun Tazieff, spéléologue et cinéaste, est d’ailleurs diffusé en continu. La sismologie est également mis à l’honneur, en rappelant le tremblement de terre de 1997.
Un outil permet d’ailleurs de voir tous les mouvements sismiques du monde en temps réel. Deux autres espaces sur les hommes et la tradition en mouvement permettent de découvrir les métiers d’antan au travers d’une riche collection d’objets. Pour finir, un espace important est consacré aux mousquetaires et à la confrérie locale. De nombreux éléments, comme une fresque, un tableau gigantesque et plusieurs objets d’époque, permettent de s’immerger dans ce monde si particulier.
Durée de la visite : 1h30 ; ouvert du mardi au vendredi, de 9h à 12h et de 14h à 17h, samedi de 9h à 12h